Laurent Pernot: "Entre deux rives (Arthur), 2008
épreuves argentiques, contre collage aluminium, 80x80cm
courtesy Galerie Odile Ouizeman
"En privilégiant toutes les formes d'expressions, de la conception d'installations à la production d'images, Laurent Pernot expérimente des processus temporels, poétiques et immersifs.
Ses productions s'articulent de façon récurrente autour des notions de visible et d'invisible, du temps et des égarements de la mémoire, en s'inspirant de l'imaginaire des sciences et de la culture qui hantent l'individu comme la société. L'identité, la survivance, la précarité et les limites du vivant sont parmi ses thèmes majeurs, et se déploient souvent à contre-courant des principes de la modernité et de la culture de masse. Ses travaux sont très souvent irrigués de références qui amènent le spectateur à solliciter sa mémoire, et cherchent à entretenir un lien étroit entre le temporel et l’intemporel. L'exploration du potentiel fictionnel des espaces d'exposition et la relation au spectateur sont également déterminantes pour l'artiste.
Toute la pratique de Laurent Pernot débute là, dans cette volonté d'interroger ce qui structure notre monde contemporain, lui fournit ses nouveaux mythes et au final se donne comme l'unique horizon permettant de comprendre le quotidien. (...) Rarement en effet, films d'artistes n'ont à ce point cette capacité à nous marquer, à s'inscrire durablement en nous (comparable au travail de Thierry Kuntzel dans les années 1970). Cette pensée d'un corps à corps avec le film, d'une nécessité de le reconstruire après et de recomposer sa trame, puise ses origines dans son admiration pour des cinéastes aussi divers que Pasolini, Godard, Gus van Sant, Bresson. Tous ont en commun de croire que le film est un espace dynamique (activé par le montage, les images et le son) que le spectateur achève. Creuser l'image et y trouver l'indice d'un crime, ce fut le travail d'Antonioni ou de Godard. Trouver au sein de l'image, les traces d'un réenchantement est celui de Laurent Pernot. (...) Loin d'être morbides, centrées sur la mort, nombre de ses œuvres interrogent le temps et ses objets qui apparaissent comme les fragments d'un tout à reconstituer.
Damien Sausset, extrait de The Passenger, catalogue monographique réalisé grâce au concours de la ville de Clichy-la-Garenne
Pour son exposition personnelle à la Galerie du Rutebeuf, à Clichy-la-Garenne, Laurent Pernot présente des oeuvres où la figure humaine est centrale, une série d'images photographiques « Entre deux rives » qu'il a débuté en 2008 et se prolonge aujourd'hui, ainsi qu'une production vidéo récente intitulée « Cosmogonies ».
La série « Entre deux rives » est un ensemble de portraits saisis dans des conditions de lumière et des contextes urbains singuliers, entre le jour et la nuit, entre les puissantes lumières de la ville et l'obscurité de ses alentours. Des personnages esseulés interpellent par un regard où l'espoir et le trouble se mélangent, comme égarés, en fuite ou dans l'attente d'une mystérieuse présence.
La vidéo « Cosmogonies » rassemble aussi des visages, ceux de plusieurs dizaines d'adolescents, mais qui apparaissent cette fois grâce à une multitude de faisceaux de lumières changeantes, dans une atmosphère qui s'apparente à celle d'un dance floor. Les regards se succèdent dans une apparente fixité, mais progressivement, des singularités se détachent et forment une complexité tangible. Les variations lumineuses et l'indétermination des regards se mêlent alors pour composer un portrait vaste et indéfini, où les identités se métamorphosent sans cesse. Chaque visage est ici envisagé comme un être jaillissant d'un ensemble en devenir permanent. "
Ses productions s'articulent de façon récurrente autour des notions de visible et d'invisible, du temps et des égarements de la mémoire, en s'inspirant de l'imaginaire des sciences et de la culture qui hantent l'individu comme la société. L'identité, la survivance, la précarité et les limites du vivant sont parmi ses thèmes majeurs, et se déploient souvent à contre-courant des principes de la modernité et de la culture de masse. Ses travaux sont très souvent irrigués de références qui amènent le spectateur à solliciter sa mémoire, et cherchent à entretenir un lien étroit entre le temporel et l’intemporel. L'exploration du potentiel fictionnel des espaces d'exposition et la relation au spectateur sont également déterminantes pour l'artiste.
Toute la pratique de Laurent Pernot débute là, dans cette volonté d'interroger ce qui structure notre monde contemporain, lui fournit ses nouveaux mythes et au final se donne comme l'unique horizon permettant de comprendre le quotidien. (...) Rarement en effet, films d'artistes n'ont à ce point cette capacité à nous marquer, à s'inscrire durablement en nous (comparable au travail de Thierry Kuntzel dans les années 1970). Cette pensée d'un corps à corps avec le film, d'une nécessité de le reconstruire après et de recomposer sa trame, puise ses origines dans son admiration pour des cinéastes aussi divers que Pasolini, Godard, Gus van Sant, Bresson. Tous ont en commun de croire que le film est un espace dynamique (activé par le montage, les images et le son) que le spectateur achève. Creuser l'image et y trouver l'indice d'un crime, ce fut le travail d'Antonioni ou de Godard. Trouver au sein de l'image, les traces d'un réenchantement est celui de Laurent Pernot. (...) Loin d'être morbides, centrées sur la mort, nombre de ses œuvres interrogent le temps et ses objets qui apparaissent comme les fragments d'un tout à reconstituer.
Damien Sausset, extrait de The Passenger, catalogue monographique réalisé grâce au concours de la ville de Clichy-la-Garenne
Pour son exposition personnelle à la Galerie du Rutebeuf, à Clichy-la-Garenne, Laurent Pernot présente des oeuvres où la figure humaine est centrale, une série d'images photographiques « Entre deux rives » qu'il a débuté en 2008 et se prolonge aujourd'hui, ainsi qu'une production vidéo récente intitulée « Cosmogonies ».
La série « Entre deux rives » est un ensemble de portraits saisis dans des conditions de lumière et des contextes urbains singuliers, entre le jour et la nuit, entre les puissantes lumières de la ville et l'obscurité de ses alentours. Des personnages esseulés interpellent par un regard où l'espoir et le trouble se mélangent, comme égarés, en fuite ou dans l'attente d'une mystérieuse présence.
La vidéo « Cosmogonies » rassemble aussi des visages, ceux de plusieurs dizaines d'adolescents, mais qui apparaissent cette fois grâce à une multitude de faisceaux de lumières changeantes, dans une atmosphère qui s'apparente à celle d'un dance floor. Les regards se succèdent dans une apparente fixité, mais progressivement, des singularités se détachent et forment une complexité tangible. Les variations lumineuses et l'indétermination des regards se mêlent alors pour composer un portrait vaste et indéfini, où les identités se métamorphosent sans cesse. Chaque visage est ici envisagé comme un être jaillissant d'un ensemble en devenir permanent. "
Galerie Municipale du Rutebeuf
16-18, allées Léon-Gambetta
92110 Clichy la garenne
Tél. : 01 55 90 52 35
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Conférence sur la photographie contemporaine (1980-2000) par Christine Monceau
"Quoi de moins original (notons que novembre est le mois de la photo...), mais de plus intéressant, pour le second rendez-vous du cycle "Connaissances et Savoirs" du jeudi 4 novembre à 18h au conservatoire Léo Delibes de Clichy, que d'organiser une conférence sur la photographie contemporaine ?La direction de la culture et du patrimoine de Clichy propose donc cet événement en entrée libre et tout public en amont du vernissage de l'exposition "In between" de Laurent Pernot qui fera suite, juste après la conférence, dans la galerie du Rutebeuf.
N'ayons donc pas froid aux yeux et allons approcher, tant dans la théorie que dans la pratique, la photograhie conceptuelle, narrative ou plasticienne de la fin du XXème siècle..."
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